La Pyrénées Air Tour 2023 : des Z’éléphants au pays des ours !

La Pyrénées Air Tour est une compétition de marche et vol qui a eu lieu du 30 juin au 2 juillet, et quelques Z’éléph se sont motivés pour aller voir ce que ça donnait, là bas, au pays des ours.

C’est une compétition au goal : il faut relier balises obligatoires et optionnelles dans l’ordre et le plus rapidement possible. Elle se passe sur 3 jours, avec 2 nuits en refuge. La plupart du parcours est en haute montagne, offrant de superbes paysages… quand il fait beau !

Voilà un petit compte-rendu de Thomas, jour après jour.

Quelques jours avant la compétition

La météo ne semble vraiment pas excellente pour ce weekend dans les Pyrénées : nuage et pluie vendredi, vent et nuages samedi, et dimanche bof bof… ça fait pas rêver !

Fred Juvaux, le directeur d’épreuve, nous consulte – nous les compétiteurs – pour avoir notre avis sur le maintien ou non de la compétition. Les avis sont partagés, il tente le coup en maintenant la compét’. Avec Clément Ferrec on hésite beaucoup : ça fait quand même 7h de route pour une météo vraiment pas folle. Hugo Henault (du Duck) est déjà parti, il est sur-motivé. Allez, on se motive, on y va, c’est l’aventure ! Et l’idée de tous se retrouver le soir dans les refuges nous fait bien envie !

On arrive la veille sur place sous la pluie, on retrouve quelques compétiteurs et Fred, qui réfléchit encore à la manche à mettre en place. Avec les prévisions, on sait qu’on va marcher, mais faut quand même faire un parcours réaliste… Au final, la manche de la PAT 2023 est fixée, demain c’est parti !

L’avant course de Thomas Popoff

Jour 1 : De la pluie, de la marche et de la neige

On s’élance du village d’Ôo, départ donné sous la flotte. Nos sourires sont encore là, c’est le début, l’ambiance de course aide bien !

Pas trop a réfléchir au début : montée raide vers le Pic de Céciré où on espère un petit glide, mais rien du tout… On n’aura que flotte et brouillard ! Le cheminement en montagne reste évident, c’est des GR, mais le balisage n’est pas fou.

Après avoir claqué la balise avec Hugo et Ludovic Champlon, on repart au pas de course vers la première balise optionnelle, il est tôt encore, on a jusqu’à 19h pour rejoindre le refuge. P’tit coucou à Clément dans la descente, c’est parti !

On passe devant le refuge d’Espingo où on dormira le 2e soir, on se réchauffe deux minutes et on attaque la montée vers la balise. Là ça devient compliqué : on est dans des herbes trempées, on sert les dents pour le froid, on avance, on est en forme, c’est le début… Au dessus de la cabane d’Arrouge on attaque les pierriers. Plus de balisage, on suit les cairns qui se confondent avec des simples tas de cailloux. Pas évident mais on avance ! On claque la balise optionnelle 1 au pied du Pic d’Arrouge dans une pente de graviers à 45 degrés, épuisé mais hyper content ! Allez c’est parti, on redescend, direction le refuge du Portillon, Il faut boucler avant 19h !

On arrive pile à temps à 19h05 après un petit problème de lecture de carte (quand tu penses qu’il te reste 400m de D+ alors qu’en fait c’est 750…). Au final, c’est une journée avec un peu plus de 30km et 3000m D+, ça va bien dormir ce soir ! On retrouve Clément au refuge du portillon, il n’a pas fait la balise optionnelle et est bien plus en forme que nous!

Le soir, les nuages se dissipent, la vue se dégage. On est encerclé par des sommets de 3000m aux faces abruptes dans une ambiance rocheuse et froide, magnifique ! Ça compense l’humeur massacrante du gardien… De toute façon on est avec les copains, donc tout va bien !

Jour 1 de la course de Thomas

Jour 2 : ça s’ouvre et ça vole !

Aujourd’hui, c’est direction l’Espagne ! Les balises sont là bas. Problème : un gros flux de Nord est annoncé au col juste au dessus du refuge, et l’idée c’est d’aller au Sud. Donc soit ça se calme et on peut au moins décoller et faire quelques balises en vol, soit on se met une mission d’au moins 20km et 2000m de D+ pour juste faire une seule balise espagnole… Bon, on a encore une balise en France à faire, et elle est accessible, donc direction le Pic des Gourgs Blancs à 3000m. Clément est avec nous, c’est parti pour la montée !

On a quelques belles trouées pour profiter du paysage, c’est magnifique ! Entre les lacs encore gelés, la neige, les crêtes, les énormes roches, c’est impressionnant ! Mais c’est de courte durée, ça se rebouche vite. On se retrouve à marcher dans une purée de pois entre névés et tas de cailloux. On met quasi 2h pour faire les 700m de dénivelé, la progression est très lente. On reste groupé, autant pour le moral que pour la sécurité. Là haut, pas de réseau, et on ne voit pas grand chose… On passe la balise, puis on redescend au refuge du Portillon.

Arrivé au refuge, on apprend qu’il y a 60km/h de vent au col… Pire, on apprend que le refuge espagnol situé 1000m sous le col reçoit aussi 30km/h de vent qui dégouline du col. Le vol semble fortement compromis… On a peur que les 20km et 2000m de D+ nous entament trop pour le lendemain… Hésitation…

Finalement, Lucas, un des compétiteurs qui avait pris la décision d’arrêter pour aujourd’hui et de descendre au refuge d’Espingo à pied nous appelle et nous dit que ça s’ouvre, et que ça vole au dessus du refuge d’Espingo ! Là, plus d’hésitation : même si c’est pas pour valider une balise, on fonce pour voler un peu quand même!

Arrivé là bas, on est au dessus d’une énorme cassure avec vue sur le refuge, avec 10-15km/h de vent plein face. On est une 10aine là. Ça décolle, ça soaring pendant 45 minutes avec Hugo et Ludo, entre roches acérées et base du nuage, on est les plus heureux !

On pose avec le sourire à côté du refuge, à midi. Le vol nous a regonflé! La journée se termine avec des bières, un jeu de cartes et une sieste, et c’est très bien comme ça ! Ceux qui reviennent d’Espagne arrivent tous en retard, où n’arrivent même pas (Loïs rentrera en stop). Ils sont très épuisés, et ceux qui ont tenté le vol n’ont pas passé de bons moments… On est très content de notre choix au final !

Jour 2 de la course de Thomas

Jour 3 : du vrai marche et vol !

Aujourd’hui c’est le dernier jour, et le temps d’arrivée au goal conditionne le classement final (après le nombre de balises). C’est le jour où on se tire la bourre Ludo, Hugo et moi puisqu’on a les mêmes balises, on va s’amuser !

Départ aux aurores pour un énorme glide du refuge d’Espingo jusqu’à Billière. Je replie vite, et c’est reparti pour le sommet d’Anténac, Ludo est juste devant. Hugo décide de refaire un glide juste au dessus de Billière, pensant que ça serait plus efficace que marcher. Au final, on lui passe devant pendant qu’il fait du ventriglisse dans des fougères en se posant !

Je suis tout seul sur la montée, direction la balise d’Antenac. Je croise Ludo au sommet qui vient de la passer. Je la valide aussi et on continue ensemble au pas de course sur les crêtes, direction le Mont Nez, seule balise obligatoire de la journée. On croise Hugo sur la route, avec encore des fougères entre les dents, il va vers Anténac. Mais aujourd’hui c’est la compét’, on avance sans lui !

Ludo est en forme, il trace devant. Moi, ça commence à tirer un peu. Je le retrouve au sommet du Mont Nez. On tente d’avancer en s’appuyant sur les reliefs, mais ça ne porte pas énormément, tout est à l’ombre. Remontée au sommet d’après pour un dernier glide direction le goal !

Ludo décolle le premier, il se fait enterrer, ne passera pas le col à 10m près, les boules. Je décolle après, je passe le col avec 50m de large ! Je suis refait, je lui passe juste au dessus ! Juste après le col, je vois sur ma gauche Hugo qui décolle : il n’a pas réussi à passer le col depuis le mont Nez, il redécolle, la course poursuite au goal est lancée ! Le glide final se terminera full barreau entre nous deux pour terminer le premier. Il est à peine plus bas et il y a un petit relief à passer, il relâche le barreau à mon grand plaisir ! Ludo arrivera quelques minutes après.

Une vraie belle journée de marche et vol, où le trio infernal termine quasiment ensemble, ça c’est beau ! Clément arrive peu de temps après, il a fait lui aussi les mêmes balises.

La journée se termine en barbecue/bières/séchage de matos au soleil avec la super équipe de bénévoles sur le stade d’Ôo. On regarde les pilotes poser un par un, tous pas mal épuisés par cette super aventure ! Au final, on termine 7e et 8e avec Hugo sur 33 participants, on est hyper content ! Ludo est juste derrière nous en 10e place, et Clément pas loin derrière non plus !

Jour 3 de Thomas

Bilan de cette Pyrénées Air Tour 2023

On est super content d’avoir vécu ces moments, même si on a parfois râlé contre la météo des Pyrénées et les montagnes trop hautes, ce genre de compétition est toujours l’occasion de rencontrer de super personnes et de partager de bons moments !

Un énorme merci à l’organisation, les bénévoles, Fred, les gardiens des refuges, et les compétiteurs. Même si on est adversaire, c’est toujours des bons moments d’entraide et de partage, et ça c’est super cool !

Thomas

Voici une petite vidéo de Jean Bailleux, compétiteur sur cette édition, pour vous donner un aperçu et on espère vous donner envie !

Et les photos du podium et des participants !